
Les Bourses mondiales suspendues aux négociations douanières et résultats d'entreprises

Les Bourses mondiales naviguent jeudi entre le bal des négociations commerciales des partenaires économiques de Washington sur fond de tensions douanières, les résultats d'entreprises et les décisions et déclarations des banquiers centraux.
En Europe, vers 10H00 GMT, la Bourse de Paris perdait 0,47%, Francfort 0,20%, Londres 0,62% et Milan 0,16%.
A Wall Street, les contrats à terme laissaient également présager d'une ouverture en hausse.
Mercredi, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a estimé que le commerce mondial de marchandises pourrait perdre de 0,2% à 1,5% en volume en 2025, en fonction de l'ampleur de la politique protectionniste de Donald Trump.
De son côté, le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell a estimé, également mercredi, que "les droits de douane vont très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l'inflation" avec la possibilité que "les effets inflationnistes soient également persistants".
Ses commentaires ont créé "une inquiétude croissante concernant les perspectives à court terme", affirme Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank. "De plus, il a minimisé la nécessité d’une intervention de la Fed sur les marchés, soulignant qu'ils demeuraient ordonnés."
"En d'autres termes, M. Powell a déclaré que l'inflation était sa priorité et que la meilleure chose à faire était d'attendre avant de réduire les taux", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Pour l'heure, c'est à la Banque centrale européenne (BCE) de dire comment elle réagit à cette nouvelle donne économique lors de sa réunion de politique monétaire jeudi. Une baisse des taux d'intérêt est attendue.
Côté négociations commerciales, les grandes économies exportatrices d'Asie comme le Vietnam, le Japon ou Taïwan se pressent à Washington pour négocier un compromis sur les surtaxes douanières américaines, tirant profit du sursis partiel de 90 jours qui leur est accordé.
La Chine, exclue de cette pause et surtaxée à 145%, reste elle engagée dans un virulent bras-de-fer commercial avec l'administration Trump.
Le Premier ministre Shigeru Ishiba a prévenu à Tokyo jeudi que "bien sûr, les discussions à venir ne seront pas faciles".
"Les investisseurs ont réagi positivement au premier tour des négociations commerciales entre les États-Unis et le Japon", note Patrick Munnelly, de Tickmill Group.
La Bourse de Tokyo a terminé en nette hausse de 1,35%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng a gagné 1,61%, Shanghai 0,13% et Shenzhen a perdu 0,16%.
Siemens Energy brille
Siemens Energy (+12,61% à Francfort vers 10H00 GMT), a relevé ses prévisions annuelles, après avoir fait état d’un solide deuxième trimestre de son exercice décalé, dans un communiqué de résultats préliminaires publié mercredi.
Pour 2025, le groupe table désormais sur un bénéfice net pouvant atteindre un milliard d'euros. Siemens Gamesa, sa filiale en difficulté depuis de nombreuses années, a augmenté son chiffre d'affaires au cours du deuxième trimestre et a réduit sa perte nette.
L'or toujours plus haut, le dollar remonte
"L'or a vu sa demande augmenter en tant que valeur refuge, tandis que les rendements des bons du Trésor américain et le dollar ont légèrement progressé", note Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill Group, trois actifs qui sont traditionnellement perçu comme des valeurs refuges.
L'or s'est ainsi hissé à un nouveau sommet historique jeudi, à plus de 3.357 dollars l'once. Il évoluait vers 10H00 GMT à 3.323 dollars l'once.
Côté marché des changes, le billet vert prenait 0,30% face à la monnaie unique, à 1,1365 dollar pour un euro. Il s'est tout de même fortement déprécié depuis le début du mois.
Sur le marché de la dette, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se stabilisait autour des 4,30%, désormais loin de sa flambée à près de 4,60% la semaine passée.
Le pétrole se redresse
Après avoir nettement reculé ces dernières semaines dans le sillage de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui fait craindre un ralentissement de l'économie mondiale et par conséquent un repli de la demande de brut, le prix du baril redresse légèrement la barre.
Vers 10H00 GMT, le Brent de la mer du Nord prenait 0,85% à 66,41 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI gagnait 1,02% à 63,11 dollars le baril.
F.Edwards--SFF