
Les marchés mondiaux soulagés avec les espoirs de désescalade des tensions commerciales

Les marchés mondiaux rebondissent mercredi, avec l'espoir d'une possible désescalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine après des propos plus rassurants du président américain.
En Europe, la Bourse de Paris a terminé en forte hausse, de 2,13%, Francfort a grimpé de 3,14%, Londres de 0,90% et Milan de 1,42%.
A Wall Street, vers 15H40 GMT, le Dow Jones gagnait 1,83%, l'indice Nasdaq s'envolait de 3,23% et l'indice élargi S&P 500 de 2,27%.
"Il s'agit d'une journée de soulagement, c'est le terme du jour", résume Amélie Derambure, gérante multi-actifs chez Amundi interrogée par l'AFP.
"L'espoir d'un sursis dans la guerre commerciale provoque une vague de confiance", renchérit Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.
Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu'il a lui-même imposées aux produits chinois étaient "très élevées" et qu'elles allaient "baisser de façon substantielle". "Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre", a-t-il dit.
Pékin a de son coté déclaré mercredi que "les portes du dialogue restent grandes ouvertes".
La réaction des marchés financiers ne s'est pas faite attendre. "Tous les types d'actifs à risque ont progressé, des indices mondiaux au Bitcoin", résume Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.
Washington ne discute "pas encore" avec Pékin sur les droits de douane, a toutefois précisé mercredi le ministre américain des Finances, Scott Bessent.
Accalmie entre Trump et la Fed
Le président des Etats-Unis a également déclaré qu'il ne comptait finalement pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, malgré de récentes menaces qui avaient fait chuter les Bourses en début de semaine.
"La possibilité de renvoyer Jerome Powell de la Réserve fédérale était vue par les marchés comme un signal extrêmement négatif", explique Amélie Derambure. D'abord car "cela aurait été interprété comme une perte d'indépendance de la banque centrale", mais aussi car "le marché considère que Powell fait un travail sensé et a une approche pragmatique" face à la politique commerciale erratique de Donald Trump.
Le marché de la dette américaine salue ces déclarations. Il avait été fortement pénalisé ces dernières semaines par une perte de confiance des investisseurs, au point de pousser le président américain à reculer sur sa stratégie commerciale.
Or, "compte tenu du niveau de dette des Etats-Unis et du niveau de déficit, il est vital que le marché ne montre pas de signes de tension marqués", souligne Mme Derambure.
Le taux d'intérêt de l'obligation d'Etat à dix ans, référence, reculait nettement, atteignant 4,34% vers 15H40 GMT, contre 4,40% la veille en clôture.
Le dollar remonte, le pétrole méfiant
Le billet vert s'apprécie à nouveau face à l'euro après avoir été "fortement sous pression" en raison d'une "forme de défiance sur les actifs américains largement malmenés par une politique économique qui apparait comme dangereuse aux marchés financiers", souligne Amélie Derambure.
Fawad Razaqzada note toutefois une réaction "plus modérée du billet vert", qui suggère que "des inquiétudes économiques persistent". "Les investisseurs devraient rester sur la réserve, ayant déjà vu par le passé des promesses non tenues" de Donald Trump.
Le billet vert prenait 0,35% à 1,1381 dollar pour un euro vers 15H40 GMT.
La méfiance des investisseurs se lit également dans les prix du pétrole, qui refluent après avoir évolué en hausse en début de séance européenne.
Le baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,38% à 65,83 dollars, quand son équivalent américain, le WTI, cédait 2,60% à 62,01 dollars.
L'or glisse de son sommet
L'or, valeur refuge en temps de crise, recule "dans un contexte de regain d'appétit pour le risque" généralisé, explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Le revirement de Donald Trump dans sa politique commerciale "a relancé les actifs risqués, tandis que des prises de bénéfices ont provoqué un net recul du cours de l'or", poursuit-il.
L'once d'or perdait 2,94% à 3.280 dollars l'once vers 15H40 GMT, après avoir dépassé la veille les 3.500 dollars pour la première fois de son histoire.
F.Young--SFF